Jeune comédien abonné aux seconds rôles, Pierre Vian joue une pièce de Tchekhov au Centre dramatique de Sète. En moins d’une semaine, le sort s’acharne : il apprend la mort de ses parents de la manière la plus étrange qui soit, se fait expulser du spectacle, expérimente enfin un bide monumental. Isolé sur les hauteurs de Sète, entre pluies diluviennes, mer grise et paysage délavé, comme hébété, il passe ensuite de l’illusion du théâtre au « cybermonde ». Il se perd entre le temps et l’espace, la réalité se confond avec le rêve « comme si les habitants des mondes extérieurs avaient découvert un passage permettant de glisser d’un univers à l’autre ». Ces incertitudes sont la trame d’un roman aux confins du fantastique et de la critique sociale. Ici, la comédie n’est pas loin, l’esprit voltairien non plus. Il s’agit d’une fable ironique, d’un démontage de clichés, d’un contrepoison à l’ivresse du futur.