(Conférence donnée à l’Université polytechnique Hauts de France, en 2022).
J’ai donné en 2019 à l’Université polytechnique Hauts de France (UPHF) un fond d’archives d’environ quarante mille documents, qui s’étagent sur une période allant de 1946 à 2020. Ces journaux, tracts, brochures, autocollants, revues, flyers reflètent la vie politique, sociale, culturelle française et internationale dans ce long laps de temps. J’ai compilé les tracts, constitué des dossiers sur chaque élection en France, depuis 1967. Le fond possède en particulier un grand ensemble sur Mai 1968 en France et dans le monde. Mais tous les grands événements font l’objet de dossiers constitués de tracts, brochures et journaux.
Sur un plan international, j’ai archivé la propagande en plusieurs langues de tous les pays socialistes (Chine, URSS, Pologne, Hongrie, Allemagne de l’Est, Tchécoslovaquie, Bulgarie, Albanie, Corée du nord, Cambodge, Vietnam, Cuba). J’ai consacré un dossier épais à la mort de l’URSS en 1991. Au fil du temps, j’ai archivé la guerre du Vietnam, le conflit israélo-palestinien, le coup d’État au Chili, la guerre du Golfe, puis la Guerre d’Irak, en tachant à chaque fois de trouver des journaux locaux, des périodiques des pays concernés. Il y a ainsi de rares bulletins palestiniens du FPLP, ou des documents clandestins sud-africains et latino-américains (Argentine, Equateur, Venezuela, Brésil, Pérou, Mexique, Bolivie).
Une partie des archives est consacrée aux mouvements religieux minoritaires (les « sectes » : Moon, Scientologie, satanistes, etc.), ainsi qu’à la franc-maçonnerie. On trouvera par ailleurs des documents islamistes (en français et anglais), ainsi que de nombreuses pièces complotistes.
Mais la plus grande quantité concerne les mouvements extrémistes, qu’ils soient de droite, de gauche, ou inclassables. J’insiste sur le fait qu’il ne s’agit aucunement ici de compilations de coupures de presse, mais bien des documents vivants qui permettent d’éclairer un temps donné : tracts, autocollants, affiches, bulletins locaux ou d’entreprise, brochures, textes et documents internes.
L’enjeu est ainsi de taille. Comment rendre compte d’une histoire politique forcément mouvante et évolutive ? En faisant preuve de souplesse et d’adaptation.
Ainsi, pour l’archiviste, les mouvements sociaux du XXIe siècle méritent une attention particulière. Quoi de commun entre les Gilets Jaunes et les grèves sauvages belges de 1961 ? Quel rapport entre Mai 68 et les mouvements anti-vax de 2021-2022 ? Et plus généralement, comment penser l’extrémisme ?
Je rappelle que l’extrémiste de gauche se distingue du militant de la gauche traditionnelle par le fait qu’il veut parvenir à un changement radical de société, et que ce changement passe, selon lui, non par l’élection, mais par la révolution.
De même, l’extrémiste de droite lutte pour un changement radical de société, et ce changement ne peut se faire, à ses yeux, sans un coup de force.
La question de la définition de l’extrémisme, qui est cruciale, demeure cependant ouverte et fera, je l’espère, l’objet d’un futur ouvrage édité par l’OESE.
Nous observons maintenant qu’au XXe siècle, dans la période qui démarre en 1946, tout était simple, dans la mesure où l’extrémisme se déclinait de façon binaire. À gauche, les plus à gauche que la gauche traditionnelle. À droite, les plus à droite que la droite modérée. Ainsi l’on pouvait sans trop de mal effectuer une cartographie.
L’extrême-droite se divisait au siècle dernier en deux grands ensembles : les contre-révolutionnaires et les révolutionnaires. Les contre-révolutionnaires tenaient la Révolution française de 1789 pour un acte de rupture dans le fil immémorial de l’Histoire. Il fallait effacer cette cicatrice par une contre-révolution. Ceux-ci militaient principalement dans le royalisme, qui se décomposait en plusieurs branches : les orléanistes fidèles au Comte de Paris, les légitimistes fidèles au Duc d’Anjou, sans compter la myriade des cénacles qui répugnaient à choisir. On trouvait aussi parmi les contre-révolutionnaires des « traditionalistes intégraux », lecteurs de René Guénon et Julius Evola.
Les révolutionnaires s’inscrivaient dans la complexe histoire des ligues et des fascismes. Eux militaient pour une révolution nationaliste menant à l’instauration d’un ordre nouveau. Il se scindaient en plusieurs camps : les nationalistes français, catholiques, pétainistes, nettement racistes et antisémites ; les nationalistes révolutionnaires, européens, laïcs, puisant dans le fascisme ; les identitaires, issus du dépassement du nationalisme révolutionnaire, partisans d’un ré-ancrage identitaire faisant fi des États-nations ; les néonazis arc-boutés sur un racisme biologique ; les néo droitistes prônant un racisme différentialiste, qu’ils nommaient tantôt « racialisme », tantôt « ethno-différentialisme ».
L’extrême-gauche était également très morcelée. Elle se constituait de deux grands ensembles : le continent léniniste et l’archipel non-léniniste. Le continent léniniste regroupait tous ceux qui défendaient l’héritage de la révolution d’Octobre 1917. Ils reprenaient à leur compte l’interprétation léniniste de Marx, selon laquelle le parti communiste doit diriger le prolétariat pour le guider vers la lumière. Les léninistes se divisaient en de nombreuses branches. Les stalinistes défendaient, comme leur nom l’indique, l’héritage de Staline contre les reniements des « révisionnistes » ; les trotskistes s’appuyaient sur les écrits de leur père fondateur pour appeler à régénérer de l’intérieur le camp socialiste et les États ouvriers au moyen d’une « révolution politique » ; les bordiguistes prétendaient incarner un léninisme sourcilleux, rejetant l’antifascisme et toute forme de front unique pour privilégier la seule et unique lutte de classes ; les maoïstes défendaient la Chine de Mao et l’enseignement de la Révolution culturelle; les hodjaïstes s’appuyaient sur l’Albanie socialiste d’Enver Hodja. Les prochinois soutenaient enfin la Chine post-maoïste de Deng Xiaoping.
L’archipel anti léniniste regroupait à l’inverse ceux qui caractérisaient la révolution d’Octobre comme un coup d’État bourgeois, ayant abouti, non à la dictature du prolétariat, mais à la dictature du parti sur le prolétariat. Deux grandes sensibilités dominaient cette scène anti-autoritaire. Apparu au XIXe siècle, l’anarchisme se présentait comme fortement divisé, entre socialistes proudhoniens, communistes libertaires, anarcho-syndicalistes, syndicalistes révolutionnaires, marxistes libertaires, ou individualistes.
À partir de 1920, l’archipel anti-léniniste s’est vu renforcé par l’ultra-gauche. Ce terme désignait un certain nombre de gauches communistes, résolument marxistes, mais anti-autoritaires. On a parfois désigné les « ultra gauches » comme des communistes de conseils, ou des conseillistes. Ils étaient en tout cas viscéralement hostiles à l’URSS, puis plus tard à la Chine et aux pays socialistes, qu’ils désignaient comme des « capitalismes d’État ». Dans cette mouvance, on repérait au moins deux revues dont l’influence intellectuelle excédait les frontières de l’extrême gauche : Socialisme ou barbarie, et Internationale situationniste. Les ultra-gauches luttaient pour le pouvoir international des conseils ouvriers. « Tout le pouvoir aux soviets, mais pas au parti », tel était leur slogan, originellement écrit par l’Allemand Otto Rühle.
À partir de 1975, on a vu enfin se constituer en marge de l’anarchisme et de l’ultra-gauche, donc au sein de l’archipel anti léniniste, une nébuleuse dite « autonome », rejetant les sigles anciens, et désireuse de s’appuyer sur les seules pratiques révolutionnaires, tout en défendant l’héritage anti-autoritaire.
De nos jours, où en sommes-nous ?
Dans les années 2020, la situation a fortement évolué. J’insiste d’abord sur le fait qu’il importe à mes yeux d’effectuer une distinction entre les courants d’extrême droite proprement dits, qui luttent pour un changement radical de société et veulent y parvenir par la violence, et les populismes, qui représentent un phénomène différent, même si nombre de partis populistes proviennent historiquement de l’extrême droite, à l’exemple, bien sûr, du Rassemblement national.
L’extrême droite et l’extrême gauche du XXe siècle se maintiennent à flot, sans que leurs effectifs militants grossissent. Nombre d’entre eux ont vécu des crises gravissimes.
À l’extrême-gauche, le bordiguisme a implosé en 1982. Le maoïsme, l’hodjaïsme, et le courant pro-Pékin ont fortement décliné. Certains groupes ont tenté une mue pour négocier le siècle nouveau. La Ligue communiste révolutionnaire s’est ainsi transformée en Nouveau Parti anticapitaliste, pour un résultat décevant, tandis que le courant lambertiste implosait, se scindant en deux branches principales : le Parti ouvrier indépendant (POI) et le Parti ouvrier indépendant et démocratique (POID). La mouvance militante de l’extrême-gauche peut être estimée aujourd’hui à environs vingt-cinq mille personnes.
À l’extrême-droite, on aboutit à un total approximatif d’environs quinze mille activistes, que la presse et la police désignent bien souvent sous le vocable de « l’ultra-droite ». Ici encore, nombre de groupes ont périclité. L’Action française a vécu une multitude de scissions. Privée de moyens, elle a dû arrêter la parution en format « papier » de son hebdomadaire principal. Quant à la mouvance identitaire, elle n’a pu se renforcer qu’en abandonnant sa spécificité idéologique. Elle a recruté sans discernement, sur des bases racistes et anti-immigration, des adhérents qui ignorent tout du bagage idéologique identitaire. On pointe aujourd’hui une multitude de petites organisations : du côté des révolutionnaires : les Cercles nationalistes français, Dissidence française, Égalité et réconciliation, le Parti nationaliste français, le Parti de la France, l’Institut Iliade, Terre et peuple, sans oublier une myriade de groupuscules aux intitulés baroques tels que les Zouaves, ou les Barjols, ; du côté des contre-révolutionnaires : l’Action française, l’Union des cercles légitimistes de France, le Cercle d’action légitimiste, le Renouveau français, Civitas, Renaissance catholique, Chrétienté Solidarité, ou l’Alliance royale.
L’extrême-gauche demeure tout aussi plurielle. Dans les années 2020, elle se compose d’une myriade complexe de groupes trotskistes ( les principaux sont : Nouveau Parti anticapitaliste, Union communiste (Lutte ouvrière), Parti ouvrier indépendant, Parti ouvrier indépendant et démocratique, Gauche révolutionnaire, Révolution permanente), bordiguistes (Parti communiste international, Révolution internationale), stalinistes (Parti communiste révolutionnaire de France, Pôle de renaissance communiste en France, Rassemblement organisé des communistes marxistes-léninistes), maoïstes (Cause du peuple, Parti communiste maoïste de France, Voix prolétarienne), hodjaïstes (Parti communiste des ouvriers de France), ou anarchistes (Fédération anarchiste, Union communiste libertaire, Union des anarchistes, Confédération nationale du travail de France, Confédération nationale du travail-Solidarité ouvrière, sans oublier des éco-anarchistes, individualistes, néo-anarchistes, post-situationnistes…). Il faut aussi mentionner la montée en puissance des noyaux « autonomes », qui démontrent leur soif d’action à travers la stratégie des « Black Blocs » (ils préfèrent parler de la constitution de « blocs autonomes » en tête de manifestation), par la multiplication des Zones d’autonomie défensive (ZAD), par les squats, les free parties et les communautés. C’est une petite contre-société libertaire forte d’environ 2000 personnes, qui s’édifie à travers ces multiples reconquêtes géographiques.
Cette cartographie des extrémismes est-elle pertinente ? Elle ne doit pas dissimuler une réalité plus complexe. Depuis le début du XXIe siècle, on assiste à la multiplication de flambées de colère que l’on peine à étiqueter. On voit notamment croître dans la population française à partir de 2010, dans le sillage de la crise économico-financière de 2008, un fort sentiment d’injustice sociale. Nombreux sont ceux qui se considèrent, à tort ou à raison, comme les laissés pour compte du monde nouveau qui semble se dessiner, et que vantent nos dirigeants élus. Ce ressentiment qui grandit dans la pénombre apparaît brusquement au grand jour en octobre 2013 quand éclate le mouvement breton des Bonnets rouges. L’étincelle qui déclenche l’incendie est un impôt écologique, l’écotaxe mise en place par la ministre de l’Environnement de François Hollande, Ségolène Royal. Les Bonnets rouges, c’est une jacquerie fiscale de grande ampleur. Ce surgissement inédit se caractérise par son caractère « interclasses ». On y observe tout aussi bien des chefs d’entreprise de PME que des salariés en lutte, des agriculteurs, des pêcheurs, des artisans, des chômeurs, des soignants, des avocats. Dans les cortèges, les activistes d’extrême droite ou d’extrême gauche se mêlent aux apolitiques et non-encartés. La colère se généralise et risque de déboucher sur une crise sociale majeure.
Tandis que le gouvernement socialiste s’emploie à déminer le terrain et à désamorcer le conflit, en abandonnant précipitamment l’écotaxe, une partie de l’extrême droite décide de surfer sur la vague. Ce qu’elle veut, c’est fédérer toutes les colères sociales, dont elle observe la croissance. Notons que, dans les années 1970, les maoïstes avaient adopté la même stratégie. Quoiqu’il en soit, des éléments d’extrême-droite, parfois membres de l’Action française, impulsent un collectif inter-associatif nommé « Jour de Colère », qui manifeste à Paris le 26 janvier 2014. Il n’est rien de plus hétéroclite que le cortège, dans lequel défilent les partisans de l’humoriste Dieudonné, les amis d’Alain Soral et de son groupe Égalité & réconciliation, les catholiques traditionnalistes de Civitas, les militants de l’ex-Œuvre française, sans oublier une kyrielle d’associations apolitiques. Ce qui frappe en effet, dans cette coordination qui regroupe un grand nombre de mouvances disparates, c’est la juxtaposition d’organisations politiques estampillées, et d’associations de simples citoyens, telles que le Collectif en colère contre l’éolien industriel, Camping pour tous, les Papas en colère, le Collectif des avocats libres, le Collectif pour l’enfant, Move Human, les Citrons facilement exploitables, les Enfants des Terreaux, le Collectif famille mariage, les Bonnets gris, les Bonnets blancs, les Bonnets rouges… Il y a en tout plus de deux cents sigles. Ce que l’on pointe ici, c’est l’absence totale de référent idéologique. Où sont passées la droite et la gauche ? Nous voici face à des « citoyens quelconques », des « homo qualunque », qu’un sentiment d’injustice fait descendre dans la rue, et qui sont prêts à en découdre. Le défilé du 26 janvier 2014 se solde par deux cent cinquante gardes à vue.
Jour de Colère n’apparaît à l’époque que comme un épiphénomène. Mais le feu couve sous la braise. On s’aperçoit que la rancœur sociale ne fait que grandir. Partout en France surgissent des coordinations informelles ou des associations qui, pour la plupart d’entre elles, échappent aux radars. Un sondage publié par le quotidien La Croix le 19 février 2016 rend compte de cet état d’esprit. Il révèle que 71% des personnes interrogées pensent que la société française est injuste[1]. Mais comment lutter contre l’injustice ? En se mobilisant tant bien que mal. On voit ainsi se structurer au long des années 2010 dans la périphérie des villes, dans les banlieues, dans les villages, souvent à l’initiative de l’extrême droite, des « Réseaux Colère », regroupant la plupart de ces petits groupes.
Quand il apparait avec fracas à l’automne 2018, le mouvement des Gilets jaunes s’inscrit dans la continuité directe des Réseaux Colère, dont il épouse d’ailleurs à l’identique la cartographie[2]. Les revendications des Gilets jaunes en 2018 et 2019 peuvent sembler tout à fait légitimes. On peut d’ailleurs noter plusieurs similitudes entre les Bonnets rouges et les Gilets jaunes. Les premiers ont démarré pour réagir à la promulgation de l’écotaxe. Les seconds se focalisent au départ sur un nouvel impôt d’inspiration écologiste : la taxe carbone. Dans les deux cas, nous voyons s’opérer un mouvement qui rassemble toutes les classes, des petits entrepreneurs aux salariés, en passant par les artisans, les commerçants, aussi bien que les chômeurs, les fonctionnaires, les soignants, les étudiants. Tout se passe enfin en dehors des syndicats.
Ce qui frappe avec les Gilets jaunes, c’est le fait que chacun manifeste en vérité pour sa propre cause et défend son pré carré, en exprimant une rage individuelle, liée à la souffrance sociale et au sentiment d’être incompris par une élite méprisante, ce dont témoigne la « customisation » des gilets.
La colère pure est à l’œuvre.
Nous assistons en fin de compte en ce début du XXIe siècle, à l’éclosion d’un extrémisme sans cause. On veut tout casser, on scande « révolution, révolution », ou « Macron démission », sans posséder pour autant un bagage idéologique quelconque. La colère est plus forte que l’idéal.
Quant-aux extrémistes, de droite comme de gauche, ils tentent de courir après le mouvement, au risque de le récupérer. L’extrémisme politique d’hier laisse ainsi progressivement la place à une forme d’extrémisation de la société.
Comment rendre compte de ce phénomène, comment capter la vibration propre à ces révoltes nouvelles ?
Le cas des Gilets jaunes est éclatant. Observons les différents rassemblements. Peu ou pas de slogans. Peu ou pas de banderoles, à l’exception de quelques placards individuels. Les drapeaux rouges ou noirs sont souvent remplacés par des drapeaux régionaux ou nationaux. Seule concession au politique : on voit fleurir de façon récurrente des drapeaux français à croix de Lorraine. De même, les tracts sont certes présents sur les cortèges, mais ils se font rares et paraissent souvent laconiques. L’expression revendicative passe avant tout, comme on l’a dit, par la customisation du gilet, chacun exprimant de manière succincte une colère ou une revendication spécifique.
Dans ces conditions, j’ai archivé un certain nombre de tracts, calicots, journaux et documents, que j’ai glanés, tantôt sur les ronds-points, tantôt lors des actes du samedi, tantôt dans les librairies extrémistes de droite ou de gauche, tantôt sur le web où ils figuraient sous forme de PDF.
On observe trois types de documents. Des textes authentiquement « Gilets Jaunes », des tracts de soutien et d’appui émanant de l’extrême gauche, et des tracts se réclamant encore des Gilets jaunes mais émanant de l’extrême droite ou de la mouvance souverainiste, et plus particulièrement de l’Union populaire républicaine de François Asselineau.
Dès lors, l’extrémisme idéologique et organisé du XXe siècle pourrait bien laisser progressivement la place à une succession des coups de colère, à des mouvements incontrôlés, à des grèves sauvages. Après l’extrémisme viendrait le temps de l’extrémisation.
Christophe Bourseiller
[1] « L’injustice, sentiment partagé. Selon une étude CSA pour « La Croix », 71% des personnes interrogées estiment que la société française est « injuste », dans La Croix, vendredi 19 février 2016.
[2] Voir à ce propos : Adrien Sénécat, « Derrière la percée des « gilets jeunes », des « réseaux » pas si spontanés et « apolitique », dans Le Monde, 17 avril 2019.